Ce document fait le point sur le développement d'Internet en France (Bernard Benhamou revient notamment sur les origines de la "fracture numérique") et sur la manière dont le réseau pourrait être utilisé dans des initiatives pédagogiques fortes. Il ne s'agit plus seulement de faire du PC une aide à l'enseignement, mais de donner naissance à des projets collaboratifs.
Le rapport aboutit à l'énoncé de 28 recommandations portant sur l'aide à l'appropriation de l'Internet, l'harmonisation du Web public, Internet à l'Ecole (et le fameux projet Proxima), et enfin les moyens de développer les accès publics à Internet.
Nous ne reviendrons ici que sur deux points qui nous ont paru en lien direct avec notre projet : le projet Proxima, et tout ce qui concerne l'utilisation de la syndication et des weblogs.
Le coeur du projet Proxima repose sur la création d'une plate-forme collaborative de travail pour les élèves, les parents, les enseignants en charge d'alimenter un méta-réseau. Ce méta-réseau correspondra à la mise en place de bases d'informations de proximité sur Internet qui auront la triple caractéristique d'être permanentes ("elle évoluera avec les besoins des acteurs scolaires"), auto-entretenues (afin de créer un investissement actif de la part des communautés éducatives) et évolutives (tant dans les technologiques que dans les thématiques). Proxima reposera sur l'aggrégation de projets locaux. Bernard Benhamou recommande que ce soit des comités pédagogiques régionaux qui valident la nature des contenus diffusés sur Proxima, tandis qu'un comité scientifique national sera en charge des choix technologiques.
Et comment assurer la mutualisation du contenu du projet Proxima autrement que par la syndication ? Dans son rapport, Bernard Benhamou revient sur la structuration de l'information engendrée par la description de contenus avec le langage XML :
"L’une des principales applications de la structuration des informations avec le langage XML est liée au développement des technologies de « syndication ». En permettant de mutualiser la création et la diffusion de contenus, ces technologies modifient en profondeur la manière dont les sites web sont conçus.[...]
La mutualisation des contenus élaborés localement en effectuant le passage d’une logique d’information « en silos » à une logique « de flux » permettra de diminuer la redondance des informations diffusées sur Internet par les collectivités locales. Dans le domaine de l’Internet public, cela évitera de reproduire des travaux déjà effectués par d’autres structures et cela permettra d’allouer les ressources humaines à la production de nouveaux contenus et de nouveaux services."
Voilà une explication qui montre, à elle seule, tout l'intérêt de la syndication. Bernard Benhamou y revient dans l'annexe technique II, intitulée Des "silos" aux flux d'informations : weblogs et syndication.
Le lecteur y apprend l'origine du terme "syndication" :
"Le terme anglais de « syndication » a été utilisé à l’origine dans le monde de l’audiovisuel pour désigner la diffusion d’un même contenu sur des supports différents et sous des formes variables."
Tout l'intérêt de cette annexe est de bien mettre en évidence le rôle majeur que va jouer la syndication dans la mise en place de plate-formes d'informations :
"Avec la syndication, l’« unité » ou la « brique élémentaire » d’information n’est plus la page web mais le flux d’information. La page web devient alors la combinaison de plusieurs flux d’informations qui peuvent être élaborés localement ou par un réseau de contributeurs distants. Ces technologies, en mutualisant la création et la diffusion de contenus, permettent d’assurer aux usagers l’accès à des contenus à la fois fiables et renouvelés. La constitution de sites d’informations locaux est ainsi facilitée et il devient possible d’éviter que des pans entiers d’un site ne deviennent obsolètes faute de mises à jour. Le renouvellement des informations est en effet l’un des facteurs fondamentaux pour la fidélisation des internautes. Il est alors possible de compléter l’offre d’information ou de service d’un site en faisant figurer en même temps et sur une même page des informations locales et des informations régionales ou nationales."
L'utilisabilité de la syndication sur diverses plate-formes (comme les agrégateurs ou même les téléphones portables) promet un bel avenir à cette nouvelle technologie :
"L’évolution d’une structure en silo vers une structure de flux d’informations a aussi pour avantage de rendre ces informations accessibles sur différentes plateformes (en particulier des systèmes mobiles) et plus seulement sur des ordinateurs personnels. Sur les ordinateurs eux-mêmes de nombreuses applications existent déjà pour visualiser des flux d’informations en dehors d’un navigateur Internet classique (voir la liste des « lecteurs RSS »). L’intérêt pour les acteurs publics de respecter ces nouveaux standards de diffusions des contenus est de pouvoir utiliser les nouveaux outils logiciels qui tirent parti des informations structurées avec ces formats."
Dans le rapport de Bernard Benhamou, nous avons trouvé un écho à certaines pistes que nous avions en tête concernant l'utilisation possible de la syndication dans le cadre de notre école.
Par exemple, chaque membre administratif pourrait posséder son propre weblog et rapporter les "évènements" (soutenance de thèse, de stage, portes-ouvertes, démonstrations, conférences, ...) qui se tiennent dans son département. Ensuite, tous ces évènements pourraient se retrouver mutualisés sur une page "Actualité de l'Ecole" sur laquelle les visiteurs pourraient trouver rapidement des informations concernant toute l'école (et non plus un simple département).
Une autre éventualité : on pourrait imaginer que chaque binôme de travail possède, pour les gros projets, un weblog. Sur celui-ci seraient déposés des messages concernant le déroulement du projet, plus ou moins au jour le jour. Il existerait ensuite une page qui afficherait, si ce n'est l'intégralité des messages, tout au moins le titre de tous les textes déposés sur les weblogs de projet. Cela permettrait aux différents professeurs, mais aussi aux différents élèves, d'avoir une meilleure visibilité du travail réalisé par chacun. De plus, la possibilité de réagir, de laisser des commentaires par rapport aux points soulevés sur le weblog serait source de motivation tant pour les lecteurs que pour les auteurs du projet. Quel meilleur moyen pour se constituer une vraie culture dans le domaine qu'on étudie ?